A La Poste la société anonyme est bien là.

Publié le par CGT-FAPT

24juin-retraite_054_2.jpgLa Poste a changé de statut. Le gouvernement et le président de La Poste ont bien affirmés que cela ne changeait rien au service public !

 

Mais déjà changement de statut et durcissement de la stratégie vont de pair. La société anonyme est là est le « Business Plan » aussi : tout pour la rentabilité.

 

Une société anonyme ça change la donne, la lettre (n°147) des élus CGT au Conseil d’administration du Groupe La Poste s’en est fait l’écho.

 

Le « Business Plan » 2010/2015 vient de surgir en lieu et place de l’ancien Contrat de Plan devenu contrat de service Public et manifestement enterré ! 

Tout pour les actionnaires. De moins en moins pour le service public.

 


Une Gouvernance où les actionnaires  s’adjugent tous les pouvoirs.

 

Le Conseil d’Administration du 15 avril en témoigne. La majorité de ses membres a voté la création d’un « comité des rémunérations » pour fixer les  salaires des représentants, du PDG et des cadres dirigeants de La Poste et de ses filiales.


Dorénavant les actionnaires et les administrateurs désignés bénéficieront de jetons de présence. Concernant ce comité de rémunération, les représentants des salariés (OS) en sont exclus. La fixation des seuils de rémunérations et des jetons de présence se fera donc dans l’opacité la plus totale.

Au moment où tant d’abus existent avec l’attribution de salaires exorbitants dans les grandes entreprises, La Poste et l’Etat créent les conditions de faire de même…

 

Par contre, pas un mot sur la valorisation de La Poste dont les discussions sont pourtant en cours actuellement, dans le plus grand secret entre l’Etat, la Caisse de Dépôts et Consignations  et La Poste.

Il est vrai que moins La Poste sera valorisée, plus les actionnaires seront séduits parce que leur poids sera prépondérant dans le Conseil d’Administration du Groupe. Déjà la loi précise une répartition du capital de La Poste qui place l’Etat en situation minoritaire.

 

Parallèlement, aucune instance n’est mise en place pour asseoir le droit de regard des salariés sur la gestion : ni instance de Groupe, ni réel droit de regard sur les filiales, ni lieux d’échanges pour favoriser la démocratisation.

 

La mise en place de la SA à La Poste se fait dans les pires conditions et écarte les postiers, les OS, les usagers des décisions et des informations fondamentales nécessaires à une gestion démocratique. C’est grave !!!

 

 

Les missions de service public sont oubliées


Certes, la direction de La Poste n’est pas avare de discours et écrits sur le sujet. Ne dit-elle pas dans son business plan 2010/2015 qu’elle veut « une parfaite exécution » des missions de service public et être la référence en matière de « modernité publique ».


Autrement dit, la notion de modernité publique remplace celle de service Public. Mais ce n’est pas du tout la même chose.

 

On parle alors de « relations de services », « d’innovation » et « de performance durable ». Elle veut faire de La Poste une entreprise de services, rentable, qui plus est leader européen.

Traduisez : qui développe en priorité les activités juteuses aux plans national, européen voire international. On spécule sur des niches de croissance potentielles.

 

D’où la poursuite de la croissance externe au courrier, au colis et la multiplication des partenariats avec le privé à l’exemple de La Banque Postale. Voilà où vont passer les 2.7 milliards d’euros si on laisse faire.

 

Et voilà pourquoi il n’y a pas un mot dans le Business Plan sur le financement des missions de service Public. Silence complet sur la question.

 

Et pourtant, c’est cela qui est à l’ordre du jour si on veut conserver un réseau de bureaux de Poste de proximité, la tournée des facteurs 6 jours sur 7, la distribution quotidienne de la presse partout (ce que n’assure pas le portage), l’accessibilité bancaire.

 

Si La Poste pour 2010/2015 se garde bien d’avancer un chiffre de réduction des coûts elle précise que les règles pour conduire le changement à venir exige dans le contexte de fortes réductions des dépenses.

 

Les Usagers sont prévenus.

 


Le service universel


Rappelons que le service universel, c’est 2 milliards d’euros au moins,

 

financé par la maison mère pour assurer la distribution du courrier 6j sur 7 sur tout le territoire.

 

la distribution de la presse coûte toujours à La Poste 450 millions d’euros pour assurer le droit d’opinion à chaque citoyen dans tout le pays.

 

l’aménagement du territoire coûte à la maison mère 260 millions d’euros et avec la suppression de la taxe professionnelle cela va grimper à 400 millions d’euros.

 

l’accessibilité bancaire, pour assurer le droit au compte pour tous,  coûte toujours à La Poste au moins 280 millions d’euros.

 

 

Publié dans Arguments

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